Atelier MOCA : Des céramiques inspirées des îles

Artisane potière d'origine guadeloupéenne, Camille Monroux crée des objets en céramique dans son atelier en Bretagne. Découvrez son parcours, ses inspirations et son processus de création à travers cet interview à l'Atelier MOCA.
Atelier MOCA : Des céramiques inspirées des îles

Vous êtes originaire de Guadeloupe. Est-ce que votre enfance dans les îles inspire vos créations ? 

Oui beaucoup. Surtout les sorties en bateau où j’allais faire de la plongée sur la barrière de corail. Je suis toujours émerveillée par la diversité des formes, couleurs de ces paysages marins. Mon utilisation du raphia vient principalement de là, des anémones. L’univers des coraux, des coquillages est une vraie source d’inspiration. Mon utilisation du grès noir avec de la chamotte (petits grains de terre qui sont cuits puis broyés et ajoutés dans la terre) vient de l’inspiration des roches volcaniques présentent sur l’île en Basse-Terre. Lorsque je retourne là-bas en vacances, je suis toujours à l’affut de tout cette nature qui m’entoure.  

confection céramiques atelier Moca

Comment vous est venue l’idée de devenir céramiste ?

J’ai étudié les arts appliqués puis l’architecture d’intérieur pendant plusieurs années. Durant mes études, on nous poussait à produire en dessinant, en faisant des maquettes, en utilisant le moins possible l’ordinateur. Lorsque j’ai commencé à travailler en agence en tant qu’architecte d’intérieur, je me suis retrouvée dernière un ordinateur la quasi totalité de mon temps. Au début cela ne me posait pas de problème, j’apprenais à travailler en agence, je me familiarisais avec la réalité du métier. 

Mais avec le rythme effréné de la ville, le stress des projets, j’ai commencé à vraiment ressentir le besoin de trouver une activité qui me permettrait de me libérer l’esprit. J’ai débuté la céramique en prenant des cours puis en faisant des résidences dans un atelier partagé. J’avais trouvé l’activité qui me faisait du bien.  Puis, à force de courir après le travail pour aller à l’atelier et d’y passer mes week-ends entiers, je me suis retrouvée à stresser pour faire une activité qui me plaisait et donc qui perdait un peu de sens.  J’ai eu l’opportunité de quitter Paris pour me rapprocher de la nature, de la mer et de me lancer à temps plein dans la céramique. 

Quand je contemple votre œuvre, il y a à la fois une douceur et une invitation vers un ailleurs. Comment décririez-vous votre langage visuel ?

Lumineux et épuré. Même si parfois j’utilise une terre foncée, avec du grain, j’essaie d’apporter de la finesse et du minimalisme dans la forme, le choix de l’émail ou l’ajout de matériaux. 

raphia et céramique

D’où puisez-vous vos inspirations pour créer vos objets ? 

Mon inspiration vient principalement de la nature qui m’entoure. Les formes organiques, les fonds marins, les multitudes d’êtres vivants. Le travaille de Matisse m’inspire beaucoup, comme celui de Katie Rose Johnson avec ses formes très organiques. Et puis les réseaux sociaux, aujourd’hui nous sommes bombardés d’images et références. Je ne pourrais pas citer tous les artistes, artisans que je voient passer sur les réseaux, mais ils m’inspirent forcément inconsciemment. 

Pensez-vous que votre expérience en tant qu’architecte d’intérieure vous sert dans la conception de vos céramiques ? 

Mon expérience me sert car j’essaie de garder la même logique de travail. La plupart du temps, je vais dessiner, faire des prototypes avant de vraiment créer un objet. Avant de proposer un objet finit à la vente, il y a des mois de recherches, de prototypes. Il est très rare que je sorte un objet et qu’il me plaise tout de suite. La rigueur que je pouvais retrouver dans mon métier précédent me sert pour ne pas me laisser totalement guider et contraindre par la terre. Je décide de la forme que je veux donner, le choix des émaux et des ajouts de matériaux pour finir un objet. 

Camille céramiste dans son atelier

Pouvez-vous nous parler du processus de fabrication des objets en céramique ? 

Lorsque j’étais enfant, ma mère nous faisait faire beaucoup de travaux manuels. Elle utilisait du raphia, de la corde, des coquillages pour concevoir des abats jours. Cela m’a toujours fasciné de voir renaître des objets en utilisant des matières naturelles. Je pense qu’instinctivement j’ai repris ce schéma. Sur certaines pièces, j’ai ce besoin d’aller plus loin, sinon elles ne me semble pas finies. Si je travaille sur de la vaisselle, il m’est difficile d’allié d’autres matériaux. 

En revanche, si je travaille sur des objets décoratifs, je peux chercher à pousser le processus créatif. C’est ce que j’aime avec la conception des luminaires, je peux travailler un pied de lampe de manière plus sculptural et fabriquer son abat-jour avec des matières naturelles. Les deux objets vont se compléter pour n’en former qu’un. Avec les suspensions je peux jouer avec les textures de câbles, le choix de la terre et l’ajout de petites touches de raphia. 

Je suis curieuse de savoir si vous avez une philosophie de beauté ou d’esthétisme. Comment la concevez-vous à travers vos créations?

Brut, minimaliste. J’aime l’aspect brut des choses mais quand elles sont recherchées, travaillées. Je vais réfléchir à la forme avant de la faire, je vais aussi faire des tests pour être certaine du choix de l’émail que je vais appliquer dessus, si je décide d’en mettre un. Je laisse rarement de la place au hasard. 

Avez-vous des projets qui verront le jour prochainement dont vous souhaitez nous parler ?

Je travaille actuellement sur une collaboration d'objets en édition limitée avec OÜA. Ce projet verra le jour pour le printemps. Il s'agira d'une sélection de pièces allant du vase au luminaire, le tout dans un univers reflétant nos valeurs et identités communes insulaires. 

Crédit photos : Yves Daniel

Vous êtes originaire de Guadeloupe. Est-ce que votre enfance dans les îles inspire vos créations ? 

Oui beaucoup. Surtout les sorties en bateau où j’allais faire de la plongée sur la barrière de corail. Je suis toujours émerveillée par la diversité des formes, couleurs de ces paysages marins. Mon utilisation du raphia vient principalement de là, des anémones. L’univers des coraux, des coquillages est une vraie source d’inspiration. Mon utilisation du grès noir avec de la chamotte (petits grains de terre qui sont cuits puis broyés et ajoutés dans la terre) vient de l’inspiration des roches volcaniques présentent sur l’île en Basse-Terre. Lorsque je retourne là-bas en vacances, je suis toujours à l’affut de tout cette nature qui m’entoure.  

confection céramiques atelier Moca

Comment vous est venue l’idée de devenir céramiste ?

J’ai étudié les arts appliqués puis l’architecture d’intérieur pendant plusieurs années. Durant mes études, on nous poussait à produire en dessinant, en faisant des maquettes, en utilisant le moins possible l’ordinateur. Lorsque j’ai commencé à travailler en agence en tant qu’architecte d’intérieur, je me suis retrouvée dernière un ordinateur la quasi totalité de mon temps. Au début cela ne me posait pas de problème, j’apprenais à travailler en agence, je me familiarisais avec la réalité du métier. 

Mais avec le rythme effréné de la ville, le stress des projets, j’ai commencé à vraiment ressentir le besoin de trouver une activité qui me permettrait de me libérer l’esprit. J’ai débuté la céramique en prenant des cours puis en faisant des résidences dans un atelier partagé. J’avais trouvé l’activité qui me faisait du bien.  Puis, à force de courir après le travail pour aller à l’atelier et d’y passer mes week-ends entiers, je me suis retrouvée à stresser pour faire une activité qui me plaisait et donc qui perdait un peu de sens.  J’ai eu l’opportunité de quitter Paris pour me rapprocher de la nature, de la mer et de me lancer à temps plein dans la céramique. 

Quand je contemple votre œuvre, il y a à la fois une douceur et une invitation vers un ailleurs. Comment décririez-vous votre langage visuel ?

Lumineux et épuré. Même si parfois j’utilise une terre foncée, avec du grain, j’essaie d’apporter de la finesse et du minimalisme dans la forme, le choix de l’émail ou l’ajout de matériaux. 

raphia et céramique

D’où puisez-vous vos inspirations pour créer vos objets ? 

Mon inspiration vient principalement de la nature qui m’entoure. Les formes organiques, les fonds marins, les multitudes d’êtres vivants. Le travaille de Matisse m’inspire beaucoup, comme celui de Katie Rose Johnson avec ses formes très organiques. Et puis les réseaux sociaux, aujourd’hui nous sommes bombardés d’images et références. Je ne pourrais pas citer tous les artistes, artisans que je voient passer sur les réseaux, mais ils m’inspirent forcément inconsciemment. 

Pensez-vous que votre expérience en tant qu’architecte d’intérieure vous sert dans la conception de vos céramiques ? 

Mon expérience me sert car j’essaie de garder la même logique de travail. La plupart du temps, je vais dessiner, faire des prototypes avant de vraiment créer un objet. Avant de proposer un objet finit à la vente, il y a des mois de recherches, de prototypes. Il est très rare que je sorte un objet et qu’il me plaise tout de suite. La rigueur que je pouvais retrouver dans mon métier précédent me sert pour ne pas me laisser totalement guider et contraindre par la terre. Je décide de la forme que je veux donner, le choix des émaux et des ajouts de matériaux pour finir un objet. 

Camille céramiste dans son atelier

Pouvez-vous nous parler du processus de fabrication des objets en céramique ? 

Lorsque j’étais enfant, ma mère nous faisait faire beaucoup de travaux manuels. Elle utilisait du raphia, de la corde, des coquillages pour concevoir des abats jours. Cela m’a toujours fasciné de voir renaître des objets en utilisant des matières naturelles. Je pense qu’instinctivement j’ai repris ce schéma. Sur certaines pièces, j’ai ce besoin d’aller plus loin, sinon elles ne me semble pas finies. Si je travaille sur de la vaisselle, il m’est difficile d’allié d’autres matériaux. 

En revanche, si je travaille sur des objets décoratifs, je peux chercher à pousser le processus créatif. C’est ce que j’aime avec la conception des luminaires, je peux travailler un pied de lampe de manière plus sculptural et fabriquer son abat-jour avec des matières naturelles. Les deux objets vont se compléter pour n’en former qu’un. Avec les suspensions je peux jouer avec les textures de câbles, le choix de la terre et l’ajout de petites touches de raphia. 

Je suis curieuse de savoir si vous avez une philosophie de beauté ou d’esthétisme. Comment la concevez-vous à travers vos créations?

Brut, minimaliste. J’aime l’aspect brut des choses mais quand elles sont recherchées, travaillées. Je vais réfléchir à la forme avant de la faire, je vais aussi faire des tests pour être certaine du choix de l’émail que je vais appliquer dessus, si je décide d’en mettre un. Je laisse rarement de la place au hasard. 

Avez-vous des projets qui verront le jour prochainement dont vous souhaitez nous parler ?

Je travaille actuellement sur une collaboration d'objets en édition limitée avec OÜA. Ce projet verra le jour pour le printemps. Il s'agira d'une sélection de pièces allant du vase au luminaire, le tout dans un univers reflétant nos valeurs et identités communes insulaires. 

Crédit photos : Yves Daniel

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